1 mai 2008

Un 1er mai sous tension à Istanbul en Turquie/ LEMONDE.FR avec AFP | 01.05.08





Des interventions musclées des forces de l'ordre ont marqué, jeudi,un 1er mai sous haute tension à Istanbul, où les autorités ont bloqué l'accès des manifestants à une place hautement symbolique dans le centre de la première métropole de Turquie.
Süleyman Celebi, le chef de la grande confédération syndicale de gauche DISK, a annoncé en milieu de journée que les syndicats renonçaient finalement à se rendre sur la place Taksim, centre névralgique et touristique de la rive européenne de la ville. Les policiers anti-émeutes, déployés par centaines autour de la place, soutenus par des véhicules blindés et des hélicoptères, ont refoulé un groupe de 300 à 400 personnes brandissant des drapeaux du Parti communiste turc (TKP) qui tentait d'y pénétrer par la force en scandant des slogans contre le Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir.


"MÉTHODES DE LA GUERRE FROIDE"
La place même de Taksim était en branle-bas de combat depuis l'aube, plusieurs centaines de policiers bloquant quasi-hermétiquement le quartier aux voitures et aux piétons. En plus des milliers de policiers, des unités d'infanterie et de gendarmerie de l'armée étaient déployés discrètement dans un parc dominant la place.
En début d'après-midi, la police a de nouveau violemment dispersé à l'aide de matraques un groupe de quelques dizaines de jeunes qui voulaient avancer vers la place Taksim pour y manifester. Le députe de gauche Ufuk Uras a fait une apparition sur la place, accusant le gouvernement islamo-conservateur de "créer une république de la peur". "Ils essaient de priver les travailleurs de leurs droits démocratiques avec des méthodes datant de la guerre froide", a-t-il dit. "Un gouvernement qui traite ses travailleurs d'une telle manière ne peut rester au pouvoir même un jour dans une démocratie occidentale. Cela est inadmissible".
Les manifestations du 1er mai ont été marquées par le passé par des accrochages entre les forces de l'ordre et les manifestants et les autorités ont prévenu qu'elles auraient recours à la force pour empêcher que des manifestations aient lieu dans le centre-ville. L'année dernière, des dizaines de personnes avaient été blessées à l'occasion du 1er mai, date marquant en outre le 30e anniversaire d'une fusillade sur la place Taksim.







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